dimanche 24 février 2013

1/ Qu’ est-ce que l’Eglise de Saint-Jean-l'Evangéliste Union Vieille-Catholique Latine ?




Nous reprendrons ici quelques éléments du livret ayant pour titre L’Eglise Mystique de Saint-Jean. Historique & Présentation. De l’Eglise de Saint Jean à l’Eglise de Saint-Jean-le-Mystique, premier volume de notre collection « Liturgie », qui a vocation à présenter des textes de référence pour le Catholicisme, tout particulièrement pour la Communion Vieille-Catholique à laquelle nous sommes rattachés, et par l’histoire, et par l’esprit.

Origine de l’Eglise de Saint-Jean-le-Mystique

Si l’origine-même de l’actuelle Eglise de Saint-Jean-le-Mystique (E.S.J.M. en abrégé) doit être recherchée dans l’œuvre et le désir de Monseigneur Jean Stahl (1), avec sa volonté de mettre sur pieds une Eglise qui, tout en se réclamant à juste titre des mêmes racines et Successions que les grandes Eglises officielles, voulut – trait commun à toutes les Eglises dites autocéphales – affirmer certaine indépendance vis-à-vis de quelque Siège Apostolique que ce soit (ce n’est là, ni une spécificité de son œuvre, ni davantage une originalité qu’on dût regarder comme illégitime), elle doit aussi être recherchée dans l’histoire générale des Communautés Vieilles-Catholiques ; au travers notamment l’action de Monseigneur Dominique Varlet (2). On trouvera assez facilement par ailleurs suffisamment d’éléments relatifs, tant à ces deux personnages importants qu’à l’histoire des « petites Eglises » (comme on les appelle souvent), pour que nous n’ayons pas à nous étendre davantage ici ; n’étant pas notre but en cet article de présentation (3).
S’inscrivant dans le contexte d’une Union Vieille-Catholique Latine (4), le souhait de l’E.S.J.M. est de vivre pleinement son Ministère et sa Foi en communion avec l’ensemble de toute l’Eglise, une et indivise, depuis le tout-premier Siège patriarcal de l’Apôtre Saint Pierre, à Antioche. Aussi ne recherchons-nous, ni à nous poser en adversaire des autres Eglises Chrétiennes (pas plus d’ailleurs que d’aucune Confession ou Communauté non-Chrétienne), ni à nous en séparer au-delà de ce qui, seulement, fait la spécificité propre de chaque Eglise particulière.

Liturgie et Sacrements

Nos racines comme notre appareil liturgique et sacramental sont les mêmes que ceux de l’Eglise Catholique Romaine ; comme pour cette dernière, il importe que le corpus auquel nous référons soit considéré et appliqué avec toute l’intelligence qui sied à l’Homme (certes guidé par l’Esprit-Saint) : notre attachement à la Tradition se veut tout sauf un traditionalisme stérile et intolérant. Cela étant, si notre pratique renvoie préférentiellement à la liturgie dite « tridentine » (l’actuelle « forme extraordinaire » du Rite Romain), il n’en reste pas moins vrai que ce choix d’une forme commune (dès lors ciment de notre Eglise particulière) n’est ni un fait imposé à nos Clercs (aussi la « forme ordinaire » du Rite Romain a-t-elle toute sa justification et sa pertinence ; de même d’autres liturgies, non-Romaines, auxquelles notre histoire propre renvoie également), ni – surtout – une prétention à l’excellence contre les autres pratiques.
Nos Sacrements sont ceux de l’Eglise Catholique en son entièreté, et leur transmission ou communication se fait sur la base du Droit Canonique Romain (5). Au reste, nos Clercs (depuis les Ordres Mineurs jusqu’à l’Episcopat) sont reçus et ordonnés selon le Pontifical Romain. Comme pour toute Eglise ou Communauté particulière, s’ils sont réservés a priori aux Fidèles, membres de notre Eglise, il n’en demeure pas moins que, si le cas se présente et se justifie (nécessité impérieuse notamment), nos Sacrements peuvent être légitimement et validement reçus par n’importe quel Catholique qui aurait à les solliciter : de par leur forme, tous ont vocation à inscrire pleinement le récipiendaire dans l’Unité de l’Eglise Catholique. Aussi reconnaissons-nous à l’évidence les Sacrements dispensés par tout Clerc ou Ministre de quelque Eglise Catholique que ce soit (et, plus généralement, Chrétienne – pour ce qui regarde notre Foi), dès lors que son Ordination et le Rite opéré sont conformes à l’usage.  

Organisation

Dépendant d’une Primatie (qu’administre l’Archevêque-Primat), chaque Nation où l’Eglise est implantée se voit subdivisée selon l’organisation classique : en Diocèses (qu’administrent les Evêques), eux-mêmes subdivisés en Missions locales (équivalent des Paroisses, qu’administrent les Prêtres et autres Ministres).
Comme d’usage et conforme à l’esprit évangélique, nos Cérémonies sont ouvertes à tous. 


 @ R. P. Paul Clément, Vicaire-Général pour la Région du Nord de la France,
Mission Saint-Michel


Notes :

(1) Jean-Joseph Stahl (Strasbourg, 19 mars 1924-1994) : baptisé le 13 avril 1924, première Communion en 1931, Confirmation en 1938 ; entre le 20 mai 1944 à l’Abbaye Notre-Dame d’Ourscamp (Oise) ; noviciat en l’abbaye Cistercienne d’Hauterive (Suisse) du 7 mai 1946 au 15 septembre 1947 ; cours de Théologie et de Droit Canonique à l’Institut Catholique de Paris ; ordonné Prêtre à Ourscamp le 17 septembre 1950 par Mgr Félix Rœder, Evêque de Beauvais ; retraite solitaire de juin 1959 à mai 1960 à l’Ermitage de Coilias (Gard) ; intègre le 14 septembre 1961 l’Eglise Catholique Apostolique primitive d’Antioche, en qualité de Prêtre ; dès 1961, en liaison avec la Famille de Saint Jean de Mgr Vladimir Ghika (érigée en « Pieuse Union » par le Vatican : Indult du Pape Pie XI de février 1924) ; consacré Evêque le 13 avril 1968 par Mgr Tugdual I (Jean-Pierre Danyel, Archevêque de Dol), assisté de quatre autres Evêques.

(2) Dominique-Marie Varlet (Paris, le 15 mars 1678 - Rijswijk, le 14 mai 1742) : ancien Evêque coadjuteur de Bossuet avait été écarté de sa charge pour Jansénisme et nommé Evêque in partibus de Babylone. Concernant la vie de Mgr Varlet : cf. Dominique-Marie Varlet, Lettres du Canada et de la Louisiane (1713-1724), Presses de l’Université du Québec, 1985. Nous résumons ci-après les grandes étapes de son action au sein de l’Eglise.
Docteur en Théologie à la Sorbonne, il est ordonné Prêtre en 1706 et exerce son Ministère tout d’abord dans des Paroisses autour de Paris.
Après un passage au Séminaire des Missions étrangères de Paris, il part en Amérique du Nord en tant que missionnaire pour évangéliser les Indiens de la Nouvelle-France de 1713 à 1718. Lors d’un séjour à Québec en 1718 il est rappelé en France par la hiérarchie, nommé Evêque coadjuteur de Mgr Louis-Marie Pidou de Saint-Olon (1637-1712), Evêque in partibus de Babylone et consacré à Paris le 19 février 1719 par Jacques de Goyon de Matignon, Evêque émérite de Condom. Il part donc pour la Perse, devant passer par la Russie et fait escale à Amsterdam. Il y apprend que le Siège Episcopal d’Utrecht est vacant, le Pape refusant le candidat proposé par le Chapitre de la Cathédrale d’Utrecht, le Chanoine Corneille Steenoven soupçonné de Jansénisme. Varlet accepte de confirmer plusieurs centaines de personnes puis repart pour rejoindre son Evêché à Babylone ; il s’établit à Shamaké (aujourd’hui en Azerbaïdjan). Le 26 mars 1720 il apprend que Rome l’a suspendu de ses fonctions depuis le 7 mai 1719, suite aux confirmations qu’il a administrées en Hollande. Il repart en Europe, tente en vain de faire lever son interdiction puis va se réfugier aux Pays-Bas. Il y consacre, contre les ordres du Pape, plusieurs Evêques au Siège d’Utrecht : Steenoven, en 1724 son successeur élu Corneille-Jean Barchman, en 1733 le successeur de ce dernier Théodore van der Croon enfin en 1739 le successeur du précédent, Pierre-Jean Meindartz. Varlet ainsi que les Evêques élus consacrés par lui et leurs partisans sont excommuniés comme schismatiques : ce schisme marque la naissance de l’Eglise Vieille-Catholique, qui recueille nombre d’opposants à la bulle Unigenitus.

(3) Pour ce qui nous regarde en propre, et s’agissant de nos sources et Successions Apostoliques, le livret cité en tête du présent article donne toutes les précisions nécessaires. 

(4) On pourra ici se reporter à l’article « Qu’est-ce que l’Union Vieille-Catholique Latine ? », donné sur le même Blog.

(5) On pourra ici se reporter à l’article « Les Sacrements au sein de l’Eglise de Saint-Jean-le-Mystique Vieille-Catholique », donné sur le même Blog. 

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