Nous reprendrons ici quelques
éléments du livret ayant pour titre L’Eglise Mystique de Saint-Jean. Historique
& Présentation. De l’Eglise de Saint Jean à l’Eglise de Saint-Jean-le-Mystique,
premier volume de notre collection « Liturgie », qui a vocation à
présenter des textes de référence pour le Catholicisme, tout particulièrement pour
la Communion Vieille-Catholique à laquelle nous sommes rattachés, et par
l’histoire, et par l’esprit.
Origine de l’Eglise de Saint-Jean-le-Mystique
Si l’origine-même de l’actuelle Eglise de Saint-Jean-le-Mystique (E.S.J.M. en abrégé) doit être recherchée
dans l’œuvre et le désir de Monseigneur Jean Stahl (1), avec sa volonté de
mettre sur pieds une Eglise qui, tout en se réclamant à juste titre des mêmes
racines et Successions que les grandes Eglises officielles, voulut – trait
commun à toutes les Eglises dites autocéphales – affirmer certaine indépendance
vis-à-vis de quelque Siège Apostolique que ce soit (ce n’est là, ni une
spécificité de son œuvre, ni davantage une originalité qu’on dût regarder
comme illégitime), elle doit aussi être recherchée dans l’histoire générale des
Communautés Vieilles-Catholiques ; au travers notamment l’action de Monseigneur
Dominique Varlet (2). On trouvera assez facilement par ailleurs suffisamment
d’éléments relatifs, tant à ces deux personnages importants qu’à l’histoire des
« petites Eglises » (comme on les appelle souvent), pour que nous
n’ayons pas à nous étendre davantage ici ; n’étant pas notre but en cet
article de présentation (3).
S’inscrivant dans le contexte
d’une Union Vieille-Catholique Latine (4),
le souhait de l’E.S.J.M. est de vivre
pleinement son Ministère et sa Foi en communion avec l’ensemble de toute
l’Eglise, une et indivise, depuis le tout-premier Siège patriarcal de l’Apôtre
Saint Pierre, à Antioche. Aussi ne recherchons-nous, ni à nous poser en
adversaire des autres Eglises Chrétiennes (pas plus d’ailleurs que d’aucune
Confession ou Communauté non-Chrétienne), ni à nous en séparer au-delà de ce
qui, seulement, fait la spécificité propre de chaque Eglise particulière.
Liturgie et Sacrements
Nos racines comme notre appareil
liturgique et sacramental sont les mêmes que ceux de l’Eglise Catholique
Romaine ; comme pour cette dernière, il importe que le corpus auquel nous
référons soit considéré et appliqué avec toute l’intelligence qui sied à
l’Homme (certes guidé par l’Esprit-Saint) : notre attachement à la
Tradition se veut tout sauf un traditionalisme stérile et intolérant. Cela
étant, si notre pratique renvoie préférentiellement à la liturgie dite
« tridentine » (l’actuelle « forme extraordinaire » du Rite
Romain), il n’en reste pas moins vrai que ce choix d’une forme commune (dès
lors ciment de notre Eglise particulière) n’est ni un fait imposé à nos Clercs
(aussi la « forme ordinaire » du Rite Romain a-t-elle toute sa
justification et sa pertinence ; de même d’autres liturgies, non-Romaines,
auxquelles notre histoire propre renvoie également), ni – surtout – une
prétention à l’excellence contre les autres pratiques.
Nos Sacrements sont ceux de
l’Eglise Catholique en son entièreté, et leur transmission ou communication se
fait sur la base du Droit Canonique Romain (5). Au reste, nos Clercs (depuis
les Ordres Mineurs jusqu’à l’Episcopat) sont reçus et ordonnés selon le
Pontifical Romain. Comme pour toute Eglise ou Communauté particulière, s’ils
sont réservés a priori aux Fidèles,
membres de notre Eglise, il n’en demeure pas moins que, si le cas se présente
et se justifie (nécessité impérieuse notamment), nos Sacrements peuvent être
légitimement et validement reçus par n’importe quel Catholique qui aurait à les
solliciter : de par leur forme, tous ont vocation à inscrire pleinement le
récipiendaire dans l’Unité de l’Eglise Catholique. Aussi reconnaissons-nous à
l’évidence les Sacrements dispensés par tout Clerc ou Ministre de quelque
Eglise Catholique que ce soit (et, plus généralement, Chrétienne – pour ce qui
regarde notre Foi), dès lors que son Ordination et le Rite opéré sont
conformes à l’usage.
Organisation
Dépendant d’une Primatie
(qu’administre l’Archevêque-Primat), chaque Nation où l’Eglise est implantée se
voit subdivisée selon l’organisation classique : en Diocèses (qu’administrent
les Evêques), eux-mêmes subdivisés en Missions locales (équivalent des
Paroisses, qu’administrent les Prêtres et autres Ministres).
Comme d’usage et conforme à
l’esprit évangélique, nos Cérémonies sont ouvertes à tous.
@ R. P. Paul Clément, Vicaire-Général pour la
Région du Nord de la France,
Mission Saint-Michel
(1) Jean-Joseph
Stahl (Strasbourg, 19 mars 1924-1994) : baptisé le 13 avril 1924, première
Communion en 1931, Confirmation en 1938 ; entre le 20 mai 1944 à l’Abbaye
Notre-Dame d’Ourscamp (Oise) ; noviciat en l’abbaye Cistercienne
d’Hauterive (Suisse) du 7 mai 1946 au 15 septembre 1947 ; cours de
Théologie et de Droit Canonique à l’Institut Catholique de Paris ; ordonné
Prêtre à Ourscamp le 17 septembre 1950 par Mgr Félix Rœder, Evêque de
Beauvais ; retraite solitaire de juin 1959 à mai 1960 à l’Ermitage de
Coilias (Gard) ; intègre le 14 septembre 1961 l’Eglise Catholique Apostolique
primitive d’Antioche, en qualité de Prêtre ; dès 1961, en liaison avec la Famille de Saint Jean de Mgr Vladimir
Ghika (érigée en « Pieuse Union » par le Vatican : Indult du Pape Pie XI de février
1924) ; consacré Evêque le 13 avril 1968 par Mgr Tugdual I (Jean-Pierre Danyel,
Archevêque de Dol), assisté de quatre autres Evêques.
(2) Dominique-Marie Varlet (Paris, le 15 mars 1678 -
Rijswijk, le 14 mai 1742) :
ancien Evêque coadjuteur de Bossuet avait été écarté de sa charge pour
Jansénisme et nommé Evêque in partibus de Babylone.
Concernant la vie de Mgr Varlet : cf. Dominique-Marie Varlet, Lettres
du Canada et de la Louisiane (1713-1724), Presses de l’Université du
Québec, 1985. Nous résumons ci-après les grandes étapes de son action au sein
de l’Eglise.
Docteur en Théologie à
la Sorbonne,
il est ordonné Prêtre en 1706 et
exerce son Ministère tout d’abord dans des Paroisses autour de Paris.
Après un passage au Séminaire
des Missions
étrangères de Paris, il part en Amérique du Nord en tant que missionnaire pour
évangéliser les Indiens de la Nouvelle-France de 1713 à 1718.
Lors d’un séjour à Québec en 1718 il est rappelé en
France par la hiérarchie, nommé Evêque coadjuteur de Mgr Louis-Marie
Pidou de Saint-Olon (1637-1712), Evêque in partibus de Babylone et
consacré à Paris le 19
février 1719 par
Jacques de Goyon de Matignon, Evêque émérite de Condom.
Il part donc pour la Perse, devant passer par la Russie et
fait escale à Amsterdam.
Il y apprend que le Siège Episcopal d’Utrecht est vacant, le Pape refusant le
candidat proposé par le Chapitre de la Cathédrale d’Utrecht, le Chanoine Corneille
Steenoven soupçonné
de Jansénisme.
Varlet accepte de confirmer plusieurs centaines de personnes puis repart pour
rejoindre son Evêché à Babylone ; il s’établit à Shamaké
(aujourd’hui en Azerbaïdjan).
Le 26 mars 1720 il
apprend que Rome l’a suspendu de ses fonctions depuis le 7 mai 1719,
suite aux confirmations qu’il a administrées en Hollande. Il repart en Europe,
tente en vain de faire lever son interdiction puis va se réfugier aux Pays-Bas.
Il y consacre, contre les ordres du Pape, plusieurs Evêques au Siège
d’Utrecht : Steenoven, en 1724 son successeur élu Corneille-Jean
Barchman, en 1733 le successeur de ce dernier Théodore van der Croon enfin en 1739 le
successeur du précédent, Pierre-Jean Meindartz. Varlet ainsi que les Evêques
élus consacrés par lui et leurs partisans sont excommuniés comme
schismatiques : ce schisme marque la naissance de l’Eglise
Vieille-Catholique, qui recueille nombre d’opposants à la bulle
Unigenitus.
(3) Pour ce qui nous regarde
en propre, et s’agissant de nos sources et Successions Apostoliques, le livret
cité en tête du présent article donne toutes les précisions nécessaires.
(4) On pourra ici se reporter
à l’article « Qu’est-ce que l’Union Vieille-Catholique Latine ? »,
donné sur le même Blog.
(5) On pourra ici se reporter
à l’article « Les
Sacrements au sein de l’Eglise de
Saint-Jean-le-Mystique Vieille-Catholique », donné sur le même Blog.
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