mercredi 21 novembre 2012

L’EREMITISME DANS LE COURANT JOHANNIQUE


1.      L’Ermite

L’érémitisme dans le courant Johannique est celle de toujours dans le contexte de cette pensée développée dans ce chapitre. Quant à l’érémitisme traditionnel, les sources ne permettent pas de retrouver une origine sociale ou juridique commune à tous les ermites : la vocation de la solitude n’est pas liée à une condition déterminée. Ce sont les récits ou les vitæ qui donnent des indications précises et qui permettent de situer les ermites d’une extrémité de l’échelle sociale (la haute noblesse) à l’autre (les roturiers) dans le Moyen Age.  On peut donc conclure, qu’en tout temps l’érémitisme fut, et est encore Johannite en tant que «courant d´Amour ».

Si leur origine diffère, leur éducation doit atteindre presque le même niveau, ayant tous une formation spirituelle et religieuse, à savoir :

I.   BASE SCRIPTURAIRE: les textes sacrés de l’Ancien et du Nouveau Testament approfondis grâce aux découvertes dans le temps. Aussi l’étude des livres apocryphes de l’Ancien et le Nouveau Testament, etc. 
II.   TRADITION: la Patristique, autant de l’Eglise que du Désert.
III.  DEVELOPPEMENT SCIENTIFIQUE: la métaphysique.
IV. SCIENCE DU SYMBOLE ET SCIENCE-DOCTRINE DES ATTRIBUTS DIVINS: pensée philosophique et religieuse apparentée aux REAUX du 12ème siècles; théologie dogmatique « De Verbo incarnato » ; Théologie morale : « De Resurrectione Christi » ; Théologie spirituelle : « De Adventu Spiritus Sancti Paracliti ».
V.   MYSTIQUE DE SAINT-JEAN: revalorisation des sept Ordinations au Sacerdoce, dans le cadre du Sacerdoce Transcendant, et développement des Charismes correspondants.
VI.  LITURGIE: Laus perennis: chant des 150 Psaume par semaine. Saint-Sacrifice quotidien de la Messe selon Saint Pie V et le Rituel du 12ème siècle. Le chant grégorien et par conséquent le latin. La vie sacramentelle.
VII. ASCESE:  corporelle, mentale et verbale soit la parole juste au bon moment. Il s’agit de la maîtrise de soi et pureté d’intention.

Rien ne doit interdire cette éducation, dont on se fait un idéal.

2.      Le retrait dans la solitude : le sens d’eremum.

L’ermite se retire dans la solitude après avoir vécu une vie communautaire suffisante dans le courant Johannique. Il s’installe dans un eremum ou un heremitagium[1]. L’érémitisme peut être qu’une période dans la vie de quelqu’un, ou une phase définitive de l’évolution spirituelle. Il va sans dire que dans le passé, des ermites ont suscité l’expansion vers le cénobitisme et même la formation d’Ordres ou Communautés nouvelles.

3.      La solitude : le site et la cabane

La solitude que recherchent les ermites doit être interprétée en deux sens : elle est solitude intérieure ou extérieure, quoique les sources ne fassent normalement pas la distinction. La maison, la cella ou cellula que se construit l’ermite est toute simple ; elle varie de cabane de branchages recouverte d’un chaume même léger, à une simple chambre de mansarde, petite maison campagnarde ou appartement en ville. Le plus souvent l’ermite recherche le lien avec la nature. Bien souvent des ermites se sont installés dans des rochers ou des ruines, ou bien ils restaurent une chapelle vétuste et délabrée.

4.      La vie dans la solitude

(a)    Les bases scripturaires.

Pourquoi et comment tel ou tel clerc ou laïc se retire-t-il dans ce locus horroris et vastæ solitudinis ? L’influence de la Bible est manifeste. Plusieurs vitae ou récits de fondation érémitique citent les saintes Ecritures, et si parfois les extraits sont différents, ils insistent sur les mêmes valeurs et sur les conditions nécessaires à la vie éternelle : quitter sa famille, vendre ses propriétés et donner tout aux pauvres. Mais ce n’est pas seulement la Parole du Christ qui incite les viri Dei à mener cette vie étrange et sévère. C’est aussi l’exemple de figures bibliques ou de saints et surtout l’exemple de saint Jean Baptiste, qui passe pour le prototype de l’ermite. Fondateurs de la vie érémitique furent aux temps bibliques de l’Ancien Testament, Élie et Élisée, et les saints Paul et Antoine pour l’ère chrétienne. L ‘exemple de Marie Madeleine sera lui aussi repris régulièrement dans les différents types de sources : pleurant aux pieds du Seigneur. Les précurseurs du désert, Paul et Antoine, n’apparaissent à peu près que dans les traités.

(b)   La vie spirituelle.

Établir une distinction très nette entre vie spirituelle et vie matérielle n’est pas chose facile, car la vie spirituelle conditionne profondément l’autre et vice versa . La solitude n’est pas un but en soi, mais doit amener l’ermite à tout abandonner pour suivre le Christ, afin de trouver son bonheur ici-bas d’une immense paix intérieure et gagner la vie éternelle, afin «d’être remboursé cent fois » (Matth. 19 :29) ou « d’avoir un trésor dans le ciel » (Marc 10 :21).  La solitude aidera l’ermite à prier sans cesse, de jour et de nuit, et à parvenir à la contemplation pure. De fait, « contempler » sera rendu dans la plupart des textes par vigilare, « être éveillé jour et nuit » ; et, c’est ce qui rend la vie de l’ermite tellement dure.

Sur le chemin de la contemplation, les pleurs, le lugere des  textes érémitiques et cénobitiques, accompagnent la prière ininterrompue. (Voir plus loin « Le Grand Œuvre Liturgique.) La récitation des Psaumes est certainement toujours et partout en vogue, mais c’est sur ce niveau intellectuel qui détermine largement la richesse de la prière. Les ermites illettrés du passé, et les frères convers, usaient les plus simples prières, que connaissent encore aujourd’hui la plupart des fidèles, le Pater et l´Ave Maria, etc.

Le sommeil et le diable (le combat intime du soi)l’antiquus inimicus ou le mali artifex  sont combattus, autrefois par une mortification sévère, telle que la flagellation, ou les bains dans l’eau glaciale, jeûne extrêmement rigoureux et habillement grossier, témoins d’un dénuement complet. Au fait, que ce soit dans le passé ou à l’heure actuelle, la mortification est pratiquement la même chez tous les ermites, provenant d’un fond commun : la Bible. La faim et la soif sont partout les premières citées, car elles sont les plus difficiles à supporter, donc plus favorisées que la flagellation. La flagellation  pourrait devenir un vice, et n’est plus pratiqué depuis le Concile Vatican II.

Il faut observer le silence avec la même rigueur que le jeune afin de parvenir à la quiétude, qui ne pose pas de grands problèmes lorsqu’on vit seul. De toute façon lorsque le silence est menacé, il faut nous en éloigner.

Si isolé puisse être l’ermite, il ne peut se couper ni complètement ni définitivement du monde, car la vie érémitique c’est aussi aider son prochain : soins matériels, soins spirituels surtout. Aider les pauvres et ceux dans le besoin est un précepte important !  Les pauvres d’esprit que sont les ermites ont attendu la parole du Christ : Venite ad me omnes, qui laboratis et onerati estis, et ego reficiam vos (Matth.11 : 28).

L’ermite est une figure centrale même s’il habite très loin, même reclus dans une cellule qu’il ne quitte presque plus. Dans son entourage et plus loin, l’ermite doit être considéré comme un homme de Dieu riche en expérience spirituelle et bon conseilleur. Encore une chose, la densité de la spiritualité de l’ermite détermine son aspect physique, de plus en plus rayonnant.

(c)  La vie matérielle.

Plus important pour l’évolution de l’érémitisme est  le rôle du travail manuel.
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(c)    L’ermite et son entourage.

Il se peut que l’ermite n’entre pas tout à fait seul dans son désert : on est deux ou trois. Où, l’ermite débute seul, mais à cause du résultat fatal du succès, voit venir les adeptes, dont l’évolution vers la vie communautaire, qui n’a pas seulement changement qualitatif mais d’abord et surtout changement quantitatif. Les ermites seuls ou qui se groupent en petites compagnies dès le début de leur expérience ; voient leur affluence augmenter : les néophytes qui frappent à la porte ne sont plus tellement ces hommes fanatiques, bizarres, extravagants, mais plutôt des personnes charmées par la vie austère des ermites, qu’ils veulent imiter.

(d)   Les conséquences spirituelles.

Autrefois, ni règle, ni observance bien précise n’a caractérisé la vie dans la solitude. Les textes utilisent presque sans exception, et seulement avec quelques variantes, l’expression heremiticam vitam ducere. La vita heremitica n’est rien d’autre qu’une attitude, une certaine façon de vivre, mais elle doit certes, être conforme à la tradition, la «coutume transmise par les Pères ».

Ce qui s’impose avant tout chez les ermites et leurs compagnons, c’est l’humilité, l’obéissance, la pauvreté, la discipline, et surtout une charité constante - le courant Johannique mise en pratique.

(e)    Sous la juridiction de l’Evêque du lieu.

L’ermite se trouve sous la juridiction de l’Evêque du lieu le plus proche de son site érémitique.

Pour ce fait, observons le « Codex    Iuris   Canonici » (Code de Droit Canonique)  actuel depuis Vatican II de l’Eglise de Rome :

Can. 603 (149)

§ 1. Outre les instituts de vie consacrée, l’Eglise reconnaît la vie érémitique ou anachorétique, par laquelle des fidèles vouent leur vie a la louange de Dieu et au salut du monde dans un retrait plus strict du monde, dans le silence de la solitude, dans la prière assidue et la pénitence.

§ 2. L'ermite est reconnu par le droit comme dédie à Dieu dans la vie consacrée, s'il fait profession publique des trois conseils évangéliques scellés par un vœu ou par un autre lien sacre entre les mains de l’Evêque diocésain, et s'il garde, sous la conduite de ce dernier, son propre programme de vie.

Citation importante de ce même « Code de Droit Canonique » pour prêtres et évêques :

            Can. 904 (150)

Que les prêtres célèbrent fréquemment, ayant toujours présent à l’esprit le fait que l’œuvre de la rédemption se réalise continuellement dans le mystère du Sacrifice eucharistique ; bien plus, leur est vivement recommandée la célébration quotidienne qui est vraiment, même s’il ne peut avoir la présence de fidèles, action du Christ et de l’Eglise, dans la réalisation de laquelle les prêtres accomplissent leur principale fonction.(151)

« Rien n’est meilleur, rien n’est plus doux que de scruter le divin trésor dans le silence. Mais prêcher, reprendre, corriger, édifier, s´inquiéter de chacun, quelle charge et quel labeur ! Qui ne fuirait pareille tâche ? » (Saint Augustin)


(148)Le sens de ces deux mots restant imprécis. Ainsi erenum est souvent employé dans le sens de « couvent », de « monastère », et ne suppose donc pas une vie solitaire. C’est ce qu’on apprend aisément en lisant le Sermo ad fratres in eremo, traité pseudo-augustin du XIIIème siècle. L’interprétation de heremitagium est encore plus difficile, notamment dans les sources anglaises
(149) Livre II – Le peuple de Dieu.
(150) Livre IV – La fonction de sanctification de l’Eglise.
(151) La célébration du Sacrifice de la Messe « sine populo »  du prêtre-ermite est « une cause juste et raisonnable ».  Canon 906 : Le prêtre ne célébrera pas le Sacrifice eucharistique sans la  participation d’un fidèle au moins, sauf pour une cause juste et raisonnable.

source :  Editions Eucharistie et Dévotion, Gand-2000

lundi 5 novembre 2012

ORDINATION du 3 novembre 2012 au Siège Primatial de l' E.S.J.E.. à Vigneulles lés Hattonchatêl


Jean Bernard Buchet, candidat aux ordres mineurs attendant d' être ordonné.
Jean Bernard Buchet, allant recevoir les ordres mineurs :
La Tonsure
Portier
Lecteur
Exorciste
Acolyte
souhaiterait poursuivre son parcours en vue d' obtenir la Prêtrise.
R. Père Paul Clément, 
Vicaire Général pour les provinces du Nord
le Célébrant,
Jean Bernard Buchet 
et 
Mgr Vitus Gabriel procédant à l' Ordination.
Mgr Uriel.
Mgr Vitus Gabriel, Mgr Uriel, Jean Bernard Buchet et le R. Père Paul Clément.
Mgr Uriel, Jean Bernard Buchet et le R. Père Paul Clément.
R. Père Paul Clément
et 
Jean Bernard Buchet, ayant reçu les ordres mineurs jusqu' à l' Acolytat.
Mgr Vitus Gabriel, Jean Bernard Buchet, Mgr Uriel.
fin de l' Ordination.
Jean Bernard signant le Cartulaire.
Mgr Vitus Gabriel : évêque coadjuteur et coordinateur des évêques de France, signant le Cartulaire.
R. Père Paul Clément : Vicaire Général pour les provinces du Nord, signant le Cartulaire.

"Claude Camille de Bruyères", Mgr Uriel : 
Archevêque Primat de l' Eglise Vieille Catholique de Saint Jean l'Evangéliste, signant le Cartulaire.