mercredi 25 février 2009

Claude Guérillot, « Le témoin du Christ »


Ce qui distingue le Christianisme des autres monothéismes, ce n'est pas seulement le dogme trinitaire, c'est, d'abord et surtout, l'Incarnation.

Les trois Évangiles synoptiques sont des Évangiles de la messianité. La messianité n'est pas nécessairement l'Incarnation. D'abord conçue sur le modèle juif du Libérateur, elle est devenue, au cours des premiers siècles, Rédemption et Incarnation. Mais les Évangiles synoptiques, rédigés par des hommes qui n'avaient pas directement connu le Christ, insistent sur Ses pouvoirs divins et sur Ses miracles.

Le IVème Évangile est, au contraire, un Évangile de l'Incarnation. Son auteur, qui ne se nomme pas mais qui est le disciple que Jésus aimait se présente comme un témoin. La tradition et ceux qui ont connu Jean ou qui furent proches de lui dans le temps et dans l'espace nous affirment que cet auteur est Jean, fils de Zébédée.

Pour essayer de comprendre et de se faire une opinion, il faut, d'abord, retracer les contextes historiques, politiques, économiques, culturels et théologiques du premier tiers du 1er siècle. Il faut aussi rappeler ce que l'on sait de Jean et le replacer dans ce contexte.

Le point suivant est la véracité du témoignage. Le IVème Évangile comporte de nombreux détails géographiques, topographiques et architecturaux qui n'ont pas de signification théologique mais qui sont autant d'indices de sa véracité. Or chacun de ces détails est vérifiable et vérifié. De plus, la cohérence temporelle du IVème Évangile est parfaite, au point que l'on peut suivre complètement le Christ au cours de la dernière semaine de Sa vie terrestre.

Ainsi donc, la véracité de l'Évangile selon Jean est assurée et l'existence du manuscrit Ryland permet de dater sa rédaction de la fin du 1er siècle.

Jean, tous les témoignages le prouvent, a passé les dernières années de sa vie à Ephèse et il y a joué le rôle d'un évêque métropolite. A chacune des

grandes fêtes, Pâques, la Pentecôte, la Théophanie, il a prêché et témoigné du Christ. Cela explique que ces très nombreuses homélies, tout en conservant une unité de style et de vocabulaire, présentent des reprises et des corrections. La conviction de l'auteur, après un examen minutieux, est que Jean le Théologien, le fils de Zébédée, est bien, comme l'affirment les Pères et les contemporains de l'œuvre, l'auteur du IVème Évangile.

Ainsi, le IVème Évangile est véridique. C'est l'Évangile de l'incarnation et celui du Message. Les hommes et les femmes du IIIème millénaire n'attachent guère d'importance aux nombreux miracles rapportés pat les Synoptiques mais sont sensibles au Message du Christ.

Encore faut-il le comprendre. Toute traduction est une trahison, à la fois réductrice et théologiquement orientée. Ici, l'auteur remonte au grec des manuscrits anciens pour signaler, à chaque fois que cela est nécessaire, l'aura sémantique du texte johannique. Ainsi met-il à jour bien des richesses occultées dans nos traductions et ouvre-t-il bien des pistes à la méditation du lecteur.

Ceux qui ne croient pas en l'Incarnation trouveront ici des raisons de douter de leur opinion. Ceux qui y croient trouveront des raisons de conforter leur foi. Tel est l'objet de cet ouvrage qui réconcilie respect de la tradition et analyse rigoureuse, ardeur de la foi et exigence de la raison.

Editions VEGA, 2003
Prix indicatif 20 €

http://cathedrale.chartres.free.fr/cdc36.htm

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