mercredi 5 novembre 2008

D' où vient le nom de Jean ?


Originairement, c’est Ioannès (Ioan en abrégé). Il est devenu Jehan et Jean en français, Juan en espagnol, Johann en allemand, Giovanni en italien, Yann en breton, Yohn (ou John) en anglais, Yvan en russe.
On l’ a fait dériver du mot hébreu HHânân,qui veut dire grâce, ce qui l’ équivaudrait au mot grec charis des mystères chrétiens. En réalité il paraît devoir se rattacher au nom de l’Ionie.
Il y a, en effet, un curieux « rapprochement » à faire entre le mot Ioan et le nom de l’ Ionie (Iônia) ; or, comme nous l’ avons vu, selon Jean Réville et Maurice Goguel, le 4ème Evangile aurait été écrit à Ephèse, en Ionie, dont Ioan fut le premier évêque.
Tous les Pères, depuis le milieu du IIème siècle, sont unanimes pour affirmer le séjour de Jean à Ephèse. Irénée, qui était un Grec d’ Asie, s’exprime ainsi dans une Lettre à Florus : Jean, le disciple du Seigneur, celui qui a reposé sur son sein, a publié l’Evangile pendant qu’ il demeurait à Ephèse, en Asie. » Et encore : « Tous les presbytes qui se sont rencontrés en Aie avec Jean, le disciple du Seigneur, rendent témoignage qu’il leur a transmis ces choses, car il a vécu avec eux, jusqu’ au temps de Trajan. »
( vers 190 ?) Polycrate, évêque d’Ephèse , que d’ ailleurs tout le monde confond avec Polycarpe, évêque de Smyrne, écrivant à Victor (189-198) évêque de Rome, lui parle de « Jean qui a reposé sur le sein du Seigneur, qui a été un grand prêtre, témoin et docteur, et s’ est endormi à Ephèse » (1) où l’ on montrait son tombeau. Cependant nous verrons que, se basant sur les paroles du Christ citées au chapitre XXI du 4e Evangile, certains prétendent que Jean l’apôtre n’ est pas mort et qu’ il prépare le retour du Christ, comme Jean-Baptiste prépara sa première venue.
L’Ionie fut le foyer spirituel de la Grèce et du monde antique. Là vécurent Homère, Pythagore, halès, Anaximandre, plusieurs siècles avant Jésus-Christ.
(1) Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique (H.E.V. ?) Livre V, chapitre. XXIV, p. 123.
Note personnelle :
Jean a connu Polycarpe, de Smyrne … il en parle dans sa lettre à Florinus Chez Lagrange XL I V.
Polycarpe de Smyrne a connu Jean .
Polycarpe est mort le 23/02/155 fort âgé ( près de 90 ans)., martyr…
N’ est-il pas logique que Ioan, qui représente la pensée la plus profonde de l’ initiation chrétienne , soit rattaché à l’ Ionie, qui fut le foyer le plus rayonnant de la Grèce ?
En Ionie les douze villes principales avaient un grand sanctuaire commun, situé au cap Mycale . Ce sanctuaire était dédié à Poséidon Héliconien ; or Poséidon est dans la mytologie grecque le prédécesseur de Ioan dans l’ésotérisme chrétien (1).
D’autres part, les noms de l’Ionie et d’ Ephèse sont intéressants à examiner.
En effet, en grec, le mot ion signifie violet ; la mer « violette » des poètes est en réalité la mer ionienne. Le violet est la couleur de la spiritualité(2). Ainsi se justifie l’association de l’ Ionie à la vie spirituelle du christianisme et à Ioan. Quant au mot Ephèse, il se rattache au grec éphésis, qui signifie « désir ».
Selon Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), l’Homme de désir (3) est celui qui aspire à la spiritualité la plus haute. D’ autre part, les prêtres du grand temple d’Ephèse portaient le nom d’essènes, d’ où pourrait bien provenir celui des Esséniens chez qui le christianisme prit naissance.
En hébreu la colombe symbole de l’esprit s’appelle Ionah. On remarquera qu’elle apparaît deux fois dans la tradition chrétienne : à la conception de Jésus par l’ intervention du Saint-Esprit traditionnellement représenté dans l’ iconographie sous la forme d’ une colombe, et lors de son baptême ; et ceci n’ est pas sans signification, comme nous le verrons.
D’ ailleurs, le rôle de l’Asie mineure est prépondérant depuis l’ arrivée symbolique de l’ arche de No, apportant avec elle la tradition atlantidéenne. C’ est en Asie mineure que se trouvait la Galilée, où Jésus naquit.
C’est en Grèce d’ Asie mineure que se trouvaient les sept Eglises, dont il est question dans l’ Apocalypse.
C’est en Asie mineure que Jean fut évêque.
L’Asie mineure a joué un rôle considérable dans l’ histoire du monde et les historiens des religions croient devoir y situer le point de départ de toutes les doctrines religieuses, alors qu’ elle ne fut que le second foyer des traditions venues de l’ Atlantide disparue sous les flots.
(1) Cf . Atlantis, N°124, Le Maître de la Terre.
(2) Cf ; Atlantis, N° 91, La Lumière et la Vie et N° 168, La Lumière créatrice.
(3) Titre d’ un ouvrage important du « Philosophe Inconnu », réédité grâce aux soins de Robert Amadou, éditions du Rocher , Paris 1979. (J.A.).
(4) « L’Evangile ésotérique de Saint Jean », de Paul Le Cour, Collection « Mystiques et Religions » - p.25 à 27, 1980, Dervy-Livres

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