samedi 20 avril 2013
mercredi 3 avril 2013
FRATERNITÉ SACERDOTALE SAINT JEAN L’ÉVANGÉLISTE AU CANADA
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FRATERNITÉ SACERDOTALE
SAINT JEAN L’ÉVANGÉLISTE
à Sherbrooke, QuéSAINT JEAN L’ÉVANGÉLISTE
CANADA
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Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste
La Fraternité Sacerdotale Saint-Jean l’Évangéliste
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lundi 1 avril 2013
A PROPOS DE LA DATE DE PÂQUES
Ci-après l’intégralité d’un article relatif à la fixation de la date de Pâques, et ce en relation avec celle de l’équinoxe de printemps :« En mai de l’an 325 de notre ère, c’est-à-dire en l’an 1078 de Rome, s’ouvrait à Nicée, ville de Bithynie en Asie Mineure, un concile œcuménique, qui réunit 318 évêques, orientaux pour la plupart, et l’empereur Constantin-le-Grand lui-même.
La principale préoccupation de ce concile était de condamner l’arianisme et de s’occuper, entre autres, de la question de Pâques. Réuni de façon plus ou moins autoritaire par Constantin, le concile devait régler rapidement les problèmes d’hérésie et imposer, par son autorité, une solution à la grande querelle pascale partiellement apaisée au cours du IIIe siècle.
Mais ce que l’on a
surtout retenu du Concile de Nicée, puisque ses dispositions ont subsisté
jusqu’à nos jours, c’est le rattachement de la date de Pâques à celle de
l’équinoxe de printemps (lien qui existait déjà avant le
concile).
La date de
l’équinoxe en 325. – Dans sa bulle “Inter Gravissimas” du 24 février 1582, le
pape Grégoire XIII annonce : “Quo igitur vernum aequinoctium, quod a patribus
concilii Nicaeni ad XII kalendas aprilis fuit constitutum, ad eamdem sedem
restituatur.” [Ainsi donc que l’équinoxe de printemps, qui a été fixé au XII des
calendes d’avril (21 mars) par les Pères du Concile de Nicée, soit replacé à
cette même date].
On retrouve cette
version des faits quelques siècles plus tard, remaniée et interprétée de façon
plus ou moins personnelle, dans “l’Art de Vérifier les Dates”, mais aussi chez
des auteurs réputés comme Lalande, Delaunay, Chauve-Bertrand, Paul Couderc,
André Danjon… pour n’en citer que quelques-uns !
Ainsi Delambre, dans
son “Histoire de l’Astronomie”, écrit : “Le Concile de Nicée, en donnant les
règles pour la célébration de la Pâque, avait supposé que l’équinoxe resterait
invariablement fixé au 21 mars, où il se trouvait en l’an
325.”
Lorsque l’on veut
déterminer la date de l’équinoxe de l’an 325, par exemple à l’aide des “Calculs
Astronomiques” de J. Meeus, qui utilise la théorie du Soleil de Newcomb, on
trouve que l’équinoxe de printemps arrivait le 20 mars à 11 h 54 m
TE.
Avec les théories
modernes mises au point au Bureau des Longitudes (théorie VSOP 87), on obtient
le 20 mars à 12 h 01 m TE.
Ces temps sont
exprimés en Temps des Ephémérides ; en tenant compte du ralentissement de la
rotation de la Terre, ils deviennent 10 h 10 m UT environ.
A noter que ces
heures doivent être corrigées de la longitude d’Alexandrie (- 1 h 59
m 27 s par rapport au méridien international), ville qui était à cette
époque un haut lieu de l’astronomie.
On peut donc dire
qu’en cette année-là, l’équinoxe véritable a eu lieu en milieu de journée ou peu
s’en faut. Dès lors, pourquoi tant d’auteurs, astronomes ou non, s’obstinent-ils
à dire que l’équinoxe de 325 est tombé le 21 mars ? Sans doute n’ont-ils pas
pris la peine de faire le calcul…
Cet article n’a pas
la prétention d’être exhaustif ni d’apporter une explication définitive au choix
du 21 mars comme date de l’équinoxe, ce qui fera l’objet d’une prochaine étude
beaucoup plus détaillée. On ne donnera ici qu’un bref aperçu historique et
astronomique, visant surtout à rectifier des idées reçues sur le Concile de
Nicée.
Les questions
d’ordre astronomique au concile. – En – 45, l’astronome Sosigène, lors de
l’établissement du calendrier julien, avait prétendu fixer l’équinoxe au 25 mars
(qui arrivait en réalité le 23 cette année-là), et attribuait à l’année une
durée de 365 j 6 h. Mais la valeur adoptée, plus longue que l’année tropique, a
induit une lente dérive de la date de l’équinoxe. Remarquons qu’au début du
IVe siècle, les Romains étaient encore convaincus que l’équinoxe
tombait le 25 mars, comme le pensait Sosigène quatre siècles auparavant. Cette
date prévaudra au-delà du Concile de Nicée dans le calendrier julien, et ce sera
l’une des causes de désaccord pour fixer Pâques après le
concile.
De la question
pascale débattue au concile, on ne possède que trois témoignages : la lettre
synodale adressée à l’Eglise d’Alexandrie, la lettre encyclique de Constantin
aux évêques à l’issue du concile, et deux passages des écrits de Saint-Athanase,
témoin oculaire.
Pour nous, la lettre
synodale ne présente aucun intérêt particulier ; elle ne fait que traiter dans
le détail la condamnation d’Arius. La lettre de Constantin, rapportée par Eusèbe
de Césarée (265-340), lui aussi membre du concile, est une exhortation à en
suivre les décisions. Son but est d’uniformiser la date de la fête de Pâques
pour tout l’empire chrétien, de sorte que tous la célèbrent le même jour et,
surtout, de ne plus suivre les Juifs dont le comput est considéré comme
faux.
Quant
à Saint-Athanase, outre la condamnation de l’hérésie arienne, il demande aux
évêques africains de ne plus suivre pour Pâques le comput
juif.
De ces trois
sources, il ressort que nulle part il n’est question de la date de l’équinoxe,
ni du dimanche qui suit le 14e jour de la Lune ; mais on ne doit pas
en déduire pour autant qu’il n’a pas été question de l’équinoxe lors de ces
débats. En résumé, le Concile de Nicée a surtout contribué à établir l’unité
chrétienne sur un point disciplinaire, celui de fêter Pâques après l’équinoxe.
Car la règle en elle-même avait déjà été établie en partie par le pape Victor
Ier et les conciles qu’il avait réunis à la fin du IIe
siècle.
Le
concile, qui n’était pas une réunion d’astronomes, jugea nullement opportun
d’entrer dans les questions d’ordre mathématique et astronomique, et recommanda
l’usage du comput alexandrin réputé pour sa fiabilité en telle matière, sans
toutefois en faire une obligation, et l’équinoxe comme limite inférieure, sans
en fixer la date.
Malheureusement,
l’uniformité de la fête de Pâques n’était résolue qu’en partie : Rome, en effet,
avait son propre comput, et des recommandations du concile, il subsista une
double rivalité entre les computs romain et alexandrin. Le premier plaçait
l’équinoxe au 25 mars et calculait l’âge de la Lune avec un cycle de 84 ans, le
second plaçait l’équinoxe plus tôt et calculait l’âge de la Lune avec un cycle
de 19 ans.
Disons simplement
que ce n’est véritablement, à quelques exceptions près, qu’à partir du
VIe siècle que la catholicité entière a suivi une règle unique pour
Pâques. Et c’est finalement le comput alexandrin qui prit le pas sur celui des
Romains, notamment à partir de 532, année où le moine scythe Denis-le-Petit lui
donna sa forme définitive.
La détermination des
équinoxes à Alexandrie. – Astronomiquement, de la seconde moitié du
IIe siècle au milieu du IIIe siècle, c’est la date du 21
mars qui prédominait pour l’équinoxe. Puis au cours de la première moitié du
IVe siècle, où se place le Concile de Nicée, c’est le 20 mars qui
revient sans conteste.
Le
savant alexandrin Anatole de Laodicée, qui mit au point vers 277 un comput
réputé, non seulement pour sa précision, mais surtout parce qu’il plaçait
Pâques, antérieurement aux décisions de Nicée, après l’équinoxe, estimait
celui-ci au 22 mars (ou au 21 : une ambiguïté dans le texte grec ne permet pas
de trancher rigoureusement).
Il est cependant
important d’attirer l’attention sur le fait que l’Almageste de Claude Ptolémé,
qui avait observé un siècle et demi plus tôt à Alexandrie, servait de référence.
Or, comme l’a montré entre autres Fotheringham, les observations d’équinoxes de
Ptolémé à l’aide d’armilles équinoxiales ou de plinthes, étaient très
défectueuses : les tables de l’Almageste sont assez exactes au temps de
l’auteur, mais deviennent franchement incorrectes pour les siècles suivants. Si
les astronomes alexandrins des IIIe et IVe siècles ont
purement et simplement adopté les résultats de Ptolémé, on ne saurait s’étonner
de l’existence d’un écart de un jour sur la date de
l’équinoxe.
Il
ne fait aucun doute actuellement que le Concile de Nicée n’a pas explicitement
prescrit de règle relative à la date de Pâques, et encore moins établi de tables
en permettant le calcul. Il était surtout important dans l’esprit des Pères, de
se détacher des traditions juives, autrement dit de fêter Pâques après
l’équinoxe.
Remarquons pour finir que les astronomes,
qui travaillèrent pendant près de dix ans à la réforme grégorienne, puis
l’Eglise, ont pleinement entériné cette date du 21 mars (dont l’adoption
remontait à plus de douze siècles !) comme étant celle de l’équinoxe, ce dans un
souci de tradition et de respect envers le Concile de Nicée. (Denis Savoie, La
date de l’équinoxe et le concile de Nicée, in L’Astronomie, Société
Astronomique de France, Paris, vol. 102, 1988, p. 40-41) »
Notes :
(1) Si, d’une façon
générale, tout privilège ou acte pontifical scellé du sceau rond peut être ainsi
qualifié, le terme désigne particulièrement les lettres solennelles du pape,
identifiées par leurs premiers mots écrits en caractères allongés. Le nom
provient de bulla, « petite boule » en latin, du fait du sceau attaché à
un acte écrit pour lui donner de la valeur (par extension le terme en vint à
désigner l’acte lui-même). A la « bulle », on opposera le « bref » (latin
brevium) qui est une lettre pontificale privée.
(2) Abbé
Chauve-Bertrand. De ce dernier, voir : La question de Pâques et du
Calendrier, Les Œuvres françaises, 1936.
(3)
Astronomical Tables of the Sun, Moon and Planets, Willman-Bell, Richmond,
1983.
(4) Temps des
éphémérides.
(5) Sur ce point :
cf. P. Bretagnon et G. Francou, La théorie VSOP 87, Bureau des
Longitudes, Paris, mai 1987.
(6) Ou TU, soit :
Temps Universel.
(7) Le méridien de
Greenwich, qui donne le temps GMT.
(8)
Du latin computare, « compter » : calcul du temps, entre autres, des
jours et des mois pour les fêtes mobiles religieuses. Dans l’établissement du
calendrier, l’épacte (latin epactae, du grec epaktai, « jours
intercalaires ») est le nombre qui est complémentaire pour déterminer certaines
dates comme Pâques. C’est en fait le nombre de jours qui correspond pour une
année donnée à l’excédent de l’année solaire sur l’année lunaire. D’une manière
générale, l’année liturgique est définie par le « style », qui en marque le
début, différent selon les usages : Noël, Annonciation en style florentin. Dans
la Chrétienté, la tradition la plus courante était de prendre la date de
Pâques ; face aux problèmes posés par cette date mobile, on imposa en 1564 le
1er janvier : style « de la Circoncision » (fête le 1er
janvier).R. Père Paul Clément
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